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Comment combattre les sectes?


Comment combattre les sectes? par Philippe Allard - L'arsenal légal
En France...
En Belgique...
Depuis plus de vingt ans, l'Association de défense de l'individu et de la famille (ADIF) apporte en Belgique ses conseils aux familles d'adeptes et aux victimes elles-mêmes. Sa responsable, Julia Nyssens, voudrait "déconfessionnaliser" l'approche des sectes. L'ADIF ne souhaite pas qu'on légifère en matière de sectes mais, plutôt, qu'on utilise l'arsenal législatif face à leurs agissements. Des sectateurs peuvent ainsi être attaqués pour exercice illégal de la médecine ou poursuivis devant l'Ordre des médecins s'ils sont médecins. Des sectes peuvent exiger l'interruption de soins de santé lors de maladies graves, leur substituant des traitements parallèles non scientifiquement reconnus, voire imposant des produits dangereux. D'où aussi de la non-assistance à personnes en danger, de la publicité mensongère. Selon le Centre Ikor actif contre les manipulations mentales, le "maître- guérisseur" Dang (Narada III) qui a fondé à Bruxelles l'Institut européen de recherche de l'énergie universelle prétend pouvoir traiter le cancer en ouvrant des "chakras".
Les sectes ne sont pas toujours soucieuses des lois du pays d'où des accusations de fraude fiscale, de non-respect du droit du travail (durée du travail, non-paiement du salaire minimum garanti légal, par exemple).
L'Eglise de Scientologie de Paris a été mise en liquidation judiciaire pour non-paiement de 48 millions de FF d'impôts et de prestations sociales.
Ailleurs, ce sont les prescriptions environnementalistes qui ne sont pas respectées comme lorsque les Chevaliers du Lotus d'Or de Gilbert Bourdin, le Seigneur Hamsah Manarah, édifient sans permis de construire leur temple pyramide au "mandarom shambahasalem" de Castellane (Alpes de Haute-Provence).
On peut encore évoquer les vices de consentement en matière de donation, de contrat de travail, la captation d'héritage, l'abus de confiance, l'escroquerie. Les sectes peuvent aussi contourner les réglementations sur l'adoption et user de mariages blancs. Des sectes ont eu quelques ennuis pour proxénétisme, viols et attentats à la pudeur, incitation de mineurs à la débauche.


En France...
Les propositions de la commission d'enquête vont dans le sens de la création d'un "observatoire nterministériel" sur l'activité des sectes. L'arsenal législatif est considéré comme suffisant et les députés ont demandé d'appliquer plus strictement les lois (sur l'escroquerie, l'exercice illégal de la médecine, l'abus de faiblesse ou de vulnérabilité) et de les aménager, les améliorer (par exemple, en renforçant les règles sur la diffamation ou en permettant aux associations de défense des victimes de se porter partie civile). La commission a demandé une plus grande vigilance quant à l'octroi de subventions publiques et la dissolution d'organismes mis en cause. Ont été recensés : 172 sectes, 800 organismes "satellites", 160.000 adeptes réguliers et occasionnels, 100.000 sympathisants.
Depuis le rapport Vivien en 82, le nombre d'adeptes aurait crû d'environ 60%.

En Belgique...
Le monde politique belge s'est déjà inquiété du développement du sectarisme.
Les députés libéraux Gol et Bertouille déposaient en février 93 une "proposition tendant à instituer une commission d'enquête parlementaire chargée d'élaborer une politique en vue de lutter contre les sectes et les dangers que représentent ces sectes pour les personnes et particulièrement pour les mineurs d'âge".
En novembre 94, la sénatrice libérale Herzet interpellait le ministre de la Justice sur les sectes, la recrudescence de leurs activités et les moyens de s'y opposer, mais le ministre Wathelet répondait qu'il n'était pas "compétent pour tout ce qui concerne la prévention, la formation, l'information, en dehors du domaine pénal". Lui-même n'étant compétent qu'en matière de répression. "La répression suppose des infractions pénales qui, elles-mêmes, supposent des imagess individuels. En cette matière, les services de police ne peuvent agir que sur la base de plaintes ou d'infractions".
Une proposition visant à créer à la Chambre une commission d'enquête a été redéposée en 93 par les députés PRL Bertouille et Du quesne.
Ce dernier (avec Olivier Maingain, Didier Reynders et Jacques Simonet) revenait à la charge à la mi-95, tenant compte des observations formulées lors du premier examen de la proposition.
"Cette proposition a été prise en considération le 14 décembre 1995", explique le député libéral. "J'ai demandé le bénéfice de l'urgence; il m'a été accordé après les derniers événements (le massacre de l'Ordre du temple solaire)". Son souci: non pas définir les sectes mais "voir clair dans les modes de recrutement et les pratiques contraires aux droits de l'homme et aux libertés individuelles".
Antoine Duquesne avait envisagé le huit clos pour cette commission mais, il s'est ensuite demandé si ses travaux ne devraient pas être publics, à la fois pour montrer qu'il n'y a pas de chasse aux sorcières et parce que cette information pourrait avoir une valeur éducative. "Bien entendu, les dépositions des témoins seraient entendues à huit clos". Et Duquesne n'exclut pas d'entendre les représentants des groupes sectaires.
Le député PRL demande une plus grande transparence sur les statuts, les aspects financiers,... de ces groupes. "Il faut des associations pour les personnes en détresse qui veulent y échapper. Il faut aussi que les autorités judiciaires soient attentives et poursuivent après infraction. Peut-être faudrait-il un organisme spécialisé rassemblant des informations, à l'abri des contraintes et pressions, qui pourrait, lui, appeler la justice".
S'il s'agit d'appliquer les lois en vigueur en Belgique, le député libéral est aussi intéressé par des réglementations françaises inexistantes en Belgique : "L'incitation au suicide n'est pas punie chez nous; la loi française punit l'abus frauduleux, par exemple, lorsqu'on profite de l'état d'ignorance ou de la situation de vulnérabilité de quelqu'un. Il ne faut pas faire preuve d'une grande imagination : des dispositions existent dans toute une série de réglementations nationales ou dans des recommandations européennes".
Le 28 février 1996, la commission de la Justice de la Chambre s'est prononcée en faveur de l'instauration de la "commission d'enquête parlementaire chargée d'élaborer une politique en vue de lutter contre les sectes et les dangers que représentent ces sectes pour les personnes et particulièrement les mineurs d'âge". Le 14 mars 1996, la Chambre des Représentants donnait le feu vert à la création de cette commission.
Serge Moureaux favorable à un observatoire des sectes, alors que le Parlement suspend ses travaux (juillet-août 96), un premier bilan de la Commission d'enquête sur les sectes. Plus exactement de la "commission d'enquête parlementaire chargée d'élaborer une politique en vue de lutter contre les sectes et les dangers que représentent ces sectes pour les personnes et particulièrement les mineurs d'âge". La Chambre décidait sa création le 14 mars 1996; elle a adopté son règlement d'ordre intérieur le 3 mai 1996.
Présidée par le député socialiste bruxellois Serge Moureaux, la commission n'a pas chômé en deux bons mois.
Son homologue française avait totalisé une vingtaine de séances soit environ 21 heures. "Nous avons mené 38 auditions en séance plénière totalisant grosso modo 50 heures", explique Serge Moureaux. "Nous avons entendu tous les chefs des corps tels que la Sûreté, les renseignements de l'armée, la police judiciaire ainsi que le ministre de la Justice, les représentants des ministres des Finances et de l'Intérieur, des magistrats qui se sont occupés ou s'occupent de sectes et des spécialistes notamment des professeurs d'université". A côté de proches de victimes (Roger Vuarnet) ou de témoins (l'ancien policier Roger Facon, le journaliste Alain Lallemand), la commission a également accueilli les présidents des associations de défense d'individu et de la famille française, belge et européenne. "A huis clos, nous avons entendu l'inspection spéciale des impôts, des responsables policiers".
La commission a suspendu ses travaux le 12 juillet 1996 mais le député Moureaux, assisté d'un magistrat honoraire, vient d'entamer des auditions particulières de personnes qui souhaitent être entendues plus discrètement.
"Un médecin s'est désisté à la suite de menaces de sectes. Nous sommes plutôt abondamment sollicités par les sectes qui nous envoient imagess et livres.
Les sectes veulent faire valoir leur point de vue et nous les entendrons probablement. La scientologie, Sahaja Yoga se défendent pied à pied; ils écrivent chaque fois que l'on parle d'eux et mettent les témoins en demeure de se rétracter".
Les sectes les plus souvent citées lors des auditions? "La scientologie, la Famille, Sahaja Yoga, Moon, Krishna, la Nouvelle Acropole. L'enquête montre l'existence d'un certain nombre de sectes qui ne sont pas très connues du grand public et qui ont une activité dangereuse".
"La volonté de la commission est de s'entourer d'un maximum de garanties" autrement qu'en s'appuyant sur des "ragots". "Il faudra écrire à toute secte citée par un service de police pour qu'elle fasse parvenir, si elle le souhaite, un mémorandum de justification".
Les plaintes sont-elles nombreuses? "Il est difficile de les détecter car il n'existe pas de délit de secte! Ce sont toujours des délits sur le plan de la famille, de la protection de la jeunesse, de l'escroquerie, des délits financiers, de l'attentat à la pudeur ou de la pédophilie. Il est difficile de faire un inventaire correct de ces manifestations sectaires. Il semble ne pas y avoir de suivi au niveau des parquets par méconnaissance ou sous-estimation du système sectaire. Les services financiers de l'Etat n'en sont qu'aux balbutiements dans leurs recherches. Quand vous comparez le nombre de cas recensés - plusieurs centaines par an en Flandre- et le nombre de plaintes en justice, le rapport est spectaculaire. Beaucoup de gens n'osent pas s'adresser au pouvoir judiciaire, par exemple parce qu'ils ont eux-mêmes travaillé au noir pour la secte ou certains adeptes qui quittent la secte ont eux-mêmes pratiqué la manipulation mentale. Celle-ci est d'ailleurs difficile à circonscrire sur le plan pénal".
Si les critères qui permettent de cerner les groupes sectaires ne seront définis que dans les conclusions des travaux de la commission, celle-ci admet aujourd'hui que les critères français lui sont d'une très grande utilité.
Sans préjuger de ses conclusions, Serge Moureaux imagine qu'il faudra développer les structures d'accueil des victimes et créer "un lieu permanent, un observatoire, qui pourra faire de la détection de sectes, rechercher les témoignages, orienter les plaintes et donner des informations aux services de police, à la justice, aux particuliers, sur ces sectes et leur façon de travailler". Le député souligne que ces sectes sont capables de changer d'avatar", notamment de forme juridique (ASBL, société commerciale), de technique d'approche en abusant les gens, en se présentant, par exemple, comme des défenseurs des droits de l'homme et du citoyen.
"C'est la scientologie qui pratique le mieux le recrutement. Elle est en pleine expansion puisqu'on parle de 5.000 membres en Belgique".
Les travaux de la commission reprendront en septembre avec des auditions jusque octobre, novembre. "Un mois ne sera pas de trop pour conclure" explique le député Moureaux qui entend bien respecter l'échéance du 31 décembre 1996.
L'arsenal légal En France... En Belgique... Un proche dans les filets d'une secte, que faire?
Ces associations peuvent vous aider !
Pas question de lutter contre des croyances, aussi saugrenues puissent-elles paraître. Par contre, une série d'agissements des sectes peuvent leur valoir les foudres de la justice.
Depuis plus de vingt ans, l'Association de défense de l'individu et de la famille (ADIF) apporte en Belgique ses conseils aux familles d'adeptes et aux victimes elles-mêmes. Sa responsable, Julia Nyssens, voudrait "déconfessionnaliser" l'approche des sectes. L'ADIF ne souhaite pas qu'on légifère en matière de sectes mais, plutôt, qu'on utilise l'arsenal législatif face à leurs agissements.
Des sectateurs peuvent ainsi être attaqués pour exercice illégal de la médecine ou poursuivis devant l'Ordre des médecins s'ils sont médecins. Des sectes peuvent exiger l'interruption de soins de santé lors de maladies graves, leur substituant des traitements parallèles non scientifiquement reconnus, voire imposant des produits dangereux. D'où aussi de la non-assistance à personnes en danger, de la publicité mensongère.
Selon le Centre Ikor actif contre les manipulations mentales, le "maître- guérisseur" Dang (Narada III) qui a fondé à Bruxelles l'Institut européen de recherche de l'énergie universelle prétend pouvoir traiter le cancer en ouvrant des "chakras".
Les sectes ne sont pas toujours soucieuses des lois du pays d'où des accusations de fraude fiscale, de non-respect du droit du travail (durée du travail, non-paiement du salaire minimum garanti légal, par exemple). L'Eglise de Scientologie de Paris a été mise en liquidation judiciaire pour non- paiement de 48 millions de FF d'impôts et de prestations sociales. Ailleurs, ce sont les prescriptions environnementalistes qui ne sont pas respectées comme lorsque les Chevaliers du Lotus d'Or de Gilbert Bourdin, le Seigneur Hamsah Manarah, édifient sans permis de construire leur temple pyramide au "mandarom shambahasalem" de Castellane (Alpes de Haute-Provence).
On peut encore évoquer les vices de consentement en matière de donation, de contrat de travail, la captation d'héritage, l'abus de confiance, l'escroquerie.
Les sectes peuvent aussi contourner les réglementations sur l'adoption et user de mariages blancs. Des sectes ont eu quelques ennuis pour proxénétisme, viols et attentats à la pudeur, incitation de mineurs à la débauche.

En France...
Les propositions de la commission d'enquête vont dans le sens de la création d'un "observatoire interministériel" sur l'activité des sectes. L'arsenal législatif est considéré comme suffisant et les députés ont demandé d'appliquer plus strictement les lois (sur l'escroquerie, l'exercice illégal de la médecine, l'abus de faiblesse ou de vulnérabilité) et de les aménager, les améliorer (par exemple, en renforçant les règles sur la diffamation ou en permettant aux associations de défense des victimes de se porter partie civile).
La commission a demandé une plus grande vigilance quant à l'octroi de subventions publiques et la dissolution d'organismes mis en cause. Ont été recensés : 172 sectes, 800 organismes "satellites", 160.000 adeptes réguliers et occasionnels, 100.000 sympathisants.
Depuis le rapport Vivien en 82, le nombre d'adeptes aurait crû d'environ 60%.

En Belgique...
Le monde politique belge s'est déjà inquiété du développement du sectarisme.
Les députés libéraux Gol et Bertouille déposaient en février 93 une "proposition tendant à instituer une commission d'enquête parlementaire chargée d'élaborer une politique en vue de lutter contre les sectes et les dangers que représentent ces sectes pour les personnes et particulièrement pour les mineurs d'âge".
En novembre 94, la sénatrice libérale Herzet interpellait le ministre de la Justice sur les sectes, la recrudescence de leurs activités et les moyens de s'y opposer, mais le ministre Wathelet répondait qu'il n'était pas "compétent pour tout ce qui concerne la prévention, la formation, l'information, en dehors du domaine pénal".
Lui-même n'étant compétent qu'en matière de répression. "La répression suppose des infractions pénales qui, elles-mêmes, supposent des imagess individuels.
En cette matière, les services de police ne peuvent agir que sur la base de plaintes ou d'infractions". Une proposition visant à créer à la Chambre une commission d'enquête a été redéposée en 93 par les députés PRL Bertouille et Du quesne.
Ce dernier (avec Olivier Maingain, Didier Reynders et Jacques Simonet) revenait à la charge à la mi-95, tenant compte des observations formulées lors du premier examen de la proposition.
"Cette proposition a été prise en considération le 14 décembre 1995", explique le député libéral. "J'ai demandé le bénéfice de l'urgence; il m'a été accordé après les derniers évènements (le massacre de l'Ordre du temple solaire)".
Son souci: non pas définir les sectes mais "voir clair dans les modes de recrutement et les pratiques contraires aux droits de l'homme et aux libertés individuelles".
Antoine Duquesne avait envisagé le huit clos pour cette commission mais, il s'est ensuite demandé si ses travaux ne devraient pas être publics, à la fois pour montrer qu'il n'y a pas de chasse aux sorcières et parce que cette information pourrait avoir une valeur éducative. "Bien entendu, les dépositions des témoins seraient entendues à huit clos". Et Duquesne n'exclut pas d'entendre les représentants des groupes sectaires.
Le député PRL demande une plus grande transparence sur les statuts, les aspects financiers,... de ces groupes. "Il faut des associations pour les personnes en détresse qui veulent y échapper. Il faut aussi que les autorités judiciaires soient attentives et poursuivent après infraction. Peut-être faudrait-il un organisme spécialisé rassemblant des informations, à l'abri des contraintes et pressions, qui pourrait, lui, appeler la justice".
S'il s'agit d'appliquer les lois en vigueur en Belgique, le député libéral est aussi intéressé par des règlementations françaises inexistantes en Belgique :
"L'incitation au suicide n'est pas punie chez nous; la loi française punit l'abus frauduleux, par exemple, lorsqu'on profite de l'état d'ignorance ou de la situation de vulnérabilité de quelqu'un. Il ne faut pas faire preuve d'une grande imagination : des dispositions existent dans toute une série de règlementations nationales ou dans des recommandations européennes".
Le 28 février 1996, la commission de la Justice de la Chambre s'est prononcée en faveur de l'instauration de la "commission d'enquête parlementaire chargée d'élaborer une politique en vue de lutter contre les sectes et les dangers que représentent ces sectes pour les personnes et particulièrement les mineurs d'âge".
Le 14 mars 1996, la Chambre des Représentants donnait le feu vert à la création de cette commission.
Serge Moureaux favorable à un observatoire des sectes. Alors que le Parlement suspend ses travaux (juillet-août 96), un premier bilan de la Commission d'enquête sur les sectes.
Plus exactement de la "commission d'enquête parlementaire chargée d'élaborer une politique en vue de lutter contre les sectes et les dangers que représentent ces sectes pour les personnes et particulièrement les mineurs d'âge".
La Chambre décidait sa création le 14 mars 1996; elle a adopté son règlement d'ordre intérieur le 3 mai 1996. Présidée par le député socialiste bruxellois Serge Moureaux, la commission n'a pas chômé en deux bons mois. Son homologue française avait totalisé une vingtaine de séances soit environ 21 heures. "Nous avons mené 38 auditions en séance plénière totalisant grosso modo 50 heures", explique Serge Moureaux. "Nous avons entendu tous les chefs des corps tels que la Sûreté, les renseignements de l'armée, la police judiciaire ainsi que le ministre de la Justice, les représentants des ministres des Finances et de l'Intérieur, des magistrats qui se sont occupés ou s'occupent de sectes et des spécialistes notamment des professeurs d'université". A côté de proches de victimes (Roger Vuarnet) ou de témoins (l'ancien policier Roger Facon, le journaliste Alain Lallemand), la commission a également accueilli les présidents des associations de défense d'individu et de la famille française, belge et européenne.
"A huis clos, nous avons entendu l'inspection spéciale des impôts, des responsables policiers".
La commission a suspendu ses travaux le 12 juillet 1996 mais le député Moureaux, assisté d'un magistrat honoraire, vient d'entamer des auditions particulières de personnes qui souhaitent être entendues plus discrètement.
"Un médecin s'est désisté à la suite de menaces de sectes. Nous sommes plutôt abondamment sollicités par les sectes qui nous envoient imagess et livres.
Les sectes veulent faire valoir leur point de vue et nous les entendrons probablement.
La scientologie, Sahaja Yoga se défendent pied à pied; ils écrivent chaque fois que l'on parle d'eux et mettent les témoins en demeure de se rétracter".
Les sectes les plus souvent citées lors des auditions? "La scientologie, la Famille, Sahaja Yoga, Moon, Krishna, la Nouvelle Acropole.
L'enquête montre l'existence d'un certain nombre de sectes qui ne sont pas très connues du grand public et qui ont une activité dangereuse".
"La volonté de la commission est de s'entourer d'un maximum de garanties" autrement qu'en s'appuyant sur des "ragots". "Il faudra écrire à toute secte citée par un service de police pour qu'elle fasse parvenir, si elle le souhaite, un mémorandum de justification".
Les plaintes sont-elles nombreuses? "Il est difficile de les détecter car il n'existe pas de délit de secte! Ce sont toujours des délits sur le plan de la famille, de la protection de la jeunesse, de l'escroquerie, des délits financiers, de l'attentat à la pudeur ou de la pédophilie. Il est difficile de faire un inventaire correct de ces manifestations sectaires. Il semble ne pas y avoir de suivi au niveau des parquets par méconnaissance ou sous-estimation du système sectaire.
Les services financiers de l'Etat n'en sont qu'aux balbutiements dans leurs recherches. Quand vous comparez le nombre de cas recensés -plusieurs centaines par an en Flandre- et le nombre de plaintes en justice, le rapport est spectaculaire. Beaucoup de gens n'osent pas s'adresser au pouvoir judiciaire, par exemple parce qu'ils ont eux-mêmes travaillé au noir pour la secte ou certains adeptes qui quittent la secte ont eux-mêmes pratiqué la manipulation mentale.
Celle-ci est d'ailleurs difficile à circonscrire sur le plan pénal".
Si les critères qui permettent de cerner les groupes sectaires ne seront définis que dans les conclusions des travaux de la commission, celle-ci admet aujourd'hui que les critères français lui sont d'une très grande utilité. Sans préjuger de ses conclusions, Serge Moureaux imagine qu'il faudra développer les structures d'accueil des victimes et créer "un lieu permanent, un observatoire, qui pourra faire de la détection de sectes, rechercher les témoignages, orienter les plaintes et donner des informations aux services de police, à la justice, aux particuliers, sur ces sectes et leur façon de travailler".
Le député souligne que ces sectes sont capables de changer d'"avatar", notamment de forme juridique (ASBL, société commerciale), de technique d'approche en abusant les gens, en se présentant, par exemple, comme des défenseurs des droits de l'homme et du citoyen. "C'est la scientologie qui pratique le mieux le recrutement. Elle est en pleine expansion puisqu'on parle de 5.000 membres en Belgique".
Les travaux de la commission reprendront en septembre avec des auditions jusque octobre, novembre. "Un mois ne sera pas de trop pour conclure" explique le député Moureaux qui entend bien respecter l'échéance du 31 décembre 1996.

Un proche dans les filets d'une secte, que faire?
"Il faut bien se persuader qu'il n'y a pas de réponse toute faite", selon le docteur Jacques Richard (Fédération européenne des centres de recherche et d'information sur le sectarisme), un observateur assidu des sectes depuis dix-neuf ans: son fils, avec maintenant six enfants, est toujours chez les Enfants de Dieu.
Première recommandation: ne pas provoquer de rupture. "La famille est le principal recours", explique le Dr Richard. Il est important que l'adepte, au moment où il sera en proie à des doutes, au moment où il veut revenir dans le monde, puisse trouver quelqu'un qui l'accueille. Au sein de la famille, les rôles peuvent être distribués entre ceux qui gardent simplement le contact, sans souci d'argumenter et ceux qui apportent des informations à l'adepte et remettent en question les agissements de la secte. Il faut cependant rester prudent: l'adepte, comme un toxicomane, nie sa dépendance et les reproches, les argumentations peuvent renforcer sa conviction et accentuer la rupture. Le soutien des proches est d'autant plus important que la personne qui veut quitter la secte après y avoir investi en temps, en énergie, en argent, voit son univers s'effondrer et risque d'être victime de dépression ou de se laisser aller au suicide.

Ces associations peuvent vous aider !
Belgique
Association de défense de l'individu et de la famille (ADIF), Hertogenweg 8, 3080 Tervuren (32)2/767.54.21.
Info-sectes (Information et accompagnement de membres ou ex-membres de groupes sectaires et de leurs familles). Relais d'information: Point repère santé (32)10/47.20.02 Bruxelles Accueil (32)2/511.27.15.
Association de défense contre les agressions mentales (ADCAM), rue Germinal 63, 4330 Grâce- Hollogne (32)41/46.53.24.
Télé-Accueil 107 (écoute dans l'anonymat 24h/24 7 jours/7).
France
Union nationale de défense des familles et de l'individu (UNAFDI), rue du Père Julien Dhuit 10, 75020 Paris (33)1/47.97.96.08.
Centre Roger Ikor - Centre de documentation, d'éducation et d'action contre les manipulations mentales (CCMM), rue Turgot 19, 75019 Paris (33)1/42.82.04.93.
Luxembourgb CDIF, rue de la Libération 49, Dudelange (352)52.24.05 - 52.39.49.
Suisse
Info-Sectes, case postale 37, 1211 Genève 13
Espagne
AIS Projuventud, Aribau 226/INT Bx5, 08006 Barcelona (34)3/201.48.86.
Projuventud, Calle Bel Pez 27, 28004 Madrid (34)1/531.09.50.
Toute personne intéressée par le phénomène sectaire peut utilement consulter le site de Jacques Noël consacré au "nouveau phénomène religieux" ou celui de l'association américaine AFF qui fournit une information sur les sectes et la manipulation psychologique.
Pourquoi craindre la scientologie?
[Des organisations internationales abusées ou bienveillantes?]
Ce images est paru dans les quotidiens belges francophones La Meuse, La Lanterne, La Nouvelle Gazette, La Province.
Pour tous renseignements: (32)2/225.56.07.

Pour renseignements écrire à

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